• Mon récent déménagement m'a permis de retrouver un pastiche de La Fontaine, "les animaux malades de la peste", devenu "les travailleurs malades de la crise", que j'ai écrit en 1974 ou 1975, et qui complètera utilement mon article du 6 avril sur les immigrés.

     


    Un mal qui répand la terreur,

     

    Que le capitalisme en sa fureur

     

    Inventa pour piller nos salaires,

     

    La crise (puisqu'il faut l'appeler par son nom)

     

    Capable d'enrichir en un jour Air Liquide ou Vuitton

     

    Faisait aux salariés la guerre.

     

    Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés.

     

    Point de chômeur plein de gaieté,

     

    Tous cherchant un travail rétribué.

     

             Les usines fermaient

     

             L'inflation galopait

     

             Les financiers spéculaient

     

             Les 35 heures s'éloignaient…

     

    Giscard tint conseil et dit "mes chers Français,

     

    Je crois que la conjoncture a permis

     

    Pour nous cette infortune.

     

    Que le plus coupable d'entre nous

     

    Se sacrifie aux traits de ce funeste courroux

     

    Peut-être obtiendra-t-il la guérison commune.

     

             Voyons sans indulgence

     

             L'état de notre conscience.

     

    Pour moi, satisfaisant mes appétits gourmands,

     

    J'ai mis de côté force diamants

     

    Offerts par Bokassa le sinistre,

     

    Il m'est arrivé quelquefois de virer

     

    Quelqu'ambitieux ministre,

     

    Et toujours de beaucoup spéculer.

     

    Il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi

     

    Car on doit souhaiter selon toute justice

     

    Que le plus coupable périsse."

     

    "Sire, dit Mitterrand, vous êtes trop bon roi,

     

    vos scrupules font voir trop de sentiment

     

    eh bien ! Thésauriser diamant et argent,

     

    est-ce un péché ? Non, non, vous leur fîtes, seigneur,

     

    en les engrangeant beaucoup d'honneur.

     

    Et quant au ministre on peut dire

     

    Qu'il était digne de tous les maux."

     

    Ainsi dit Mitterrand. Et journaleux d'applaudir.

     

    On n'osa trop approfondir

     

    Du Chirac, du Ponia, du Debré

     

    Ni des autres politicards

     

    Les impardonnables coups de Trafalgar.

     

    Tous les journaleux du Figaro au Matin

     

    Du Gicquel au Sanderichain

     

    Au dire de chacun étaient des petits saints.

     

    Marchais vint à son tour et dit : "j'ai souvenance

     

    Qu'en la ville de Vitry passant

     

    L'opportunité et je pense

     

    Le désir de justice aidant

     

    Me fit fermer un foyer délabré

     

    De travailleurs immigrés.

     

    Je n'en avait nul droit,

     

    Selon les lois de cet état."

     

    À ces mots, on cria haro sur le PC

     

    Un UDF ou un Rocard, quelque peu énarque,

     

    Prouva par ses remarques

     

    Qu'il fallait dévouer cet animal

     

    Ce pelé, ce galeux d'où venait tout le mal

     

    Il devait être jugé sur l'heure

     

    On le lui fit bien voir.

     

     

     

    Selon que vous serez PdG ou travailleur,

     

    Les jugements de classe vous rendront blanc ou noir.

     

     

     

    Jean de la Fontaine

     

    (pcc : Gérard Paturaud)

     

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  •  

    Ne pleure pas sur la Grèce

     

    Quand on croît qu'elle va fléchir

     

    Le couteau contre l'os et la corde au cou

     

    La voici de nouveau qui s'élance, impétueuse et sauvage

     

    Pour harponner la bête avec le trident du Soleil.

    Yannis Ritsos

     

                    On ne peut être poète sans quelque folie.

     

    Démocrite

     

     

     

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  •  

    Une première étape vient d'être franchie, mais le plus dur est maintenant à réaliser : il faut rebâtir tout ce que l'ancien président a cassé.

     

    Celui qui a abîmé notre France, celui qui a tant licencié, soit directement (services publics) soit avec la complicité du Medef, ne renouvellera pas son CDD, car le peuple l'a licencié.

     

    24 années sous une présidence de droite ont permis une redistribution des richesses à l'envers : des riches toujours plus riches ont prélevé encore plus sur les pauvres, que ceux-ci aient encore un travail ou qu'ils soient devenus chômeurs.

     

    J'ai une pensée pour les habitants de Sauvessanges, qui ont réélu à 63% le président sortant : ce sont des âmes simples, catholiques pratiquants, qui remplissent l'église le dimanche, ont un solide conservatisme naturel, ne connaissent rien à l'économie, et ne souhaitent jamais quelque bouleversement que ce soit. Il s'y ajoute les paysans en GAEC, qui pensent que voter à droite est le meilleur moyen de continuer à toucher les subventions européennes.

     

    Il va falloir leur expliquer qu'avec le nouveau président, ce ne sera ni pire ni meilleur, il faudra encore se battre pour obtenir une vie plus belle. Ne pas renouveler l'expérience de 1981, où il ne fallait pas indisposer nos partenaires socialistes en revendiquant trop fort. Dans notre entreprise alors en lutte, pour la défense de l'emploi, nous n'avons pas été soutenus par nos camarades du PCF, nous nous sentions bien seuls…

     

    Mais la bataille ne fait que commencer, les élections législatives devraient nous permettre d'avoir le plus de députés Front de Gauche possibles.

     

    Quelques députés socialistes de plus ou de moins ne changeraient rien à l'affaire, mais un groupe FdG important à l'assemblée sera un outil pour la reconquête sociale…

     

    Ne relâchons pas nos efforts, la bataille est encore rude !

     

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