À l’aide de mon couteau à beurre,

 

je tartinais mes deux biscottes,

 

un matin de très bonne heure,

 

quand soudain j’ai eu les chocottes.

 

 

 

En ataraxie bienveillante

 

j’étais là, bien tranquille,

 

tandis que l’épouvante

 

tordait le coeur des villes.

 

 

 

Le monde exsangue sous la guerre

 

se tordait, pleurait, convulsait …

 

c’était peut-être la der des der

 

mais qu’est-ce que j’en savais !

 

 

 

J’étouffe, il faut que je sorte

 

c’est la fin de l’anthropocène

 

la civilisation est bien morte,

 

il va falloir quitter la scène.

 

 

 

Je tartinais mes biscottes

 

pour soigner mes émonctoires

 

j’avais plus que les chocottes

 

je crevais de désespoir …

 

 

 

SOUVENIRS

 

 

 

Rassembler autour de la famille

 

bonnes choses, bonnes personnes

 

jouer quelques notes sur la cithare

 

pour le bonheur parfait de chacun

 

les souvenirs vont s’animer

 

dans une avalanche d’émotions

 

pas facile d’écrire ses souvenirs

 

le stylo glisse sur la feuille blanche

 

les photos du passé sur les murs

 

il suffit d’ouvrir un livre d’aventures

 

les mots sont des engrenages

 

qui passent les portes fermées

 

qui sollicite ainsi ma mémoire ?

 

Qui me tarabuste ?

 

Le gris par temps de pluie

 

tombe sur les jonquilles

 

les souvenirs vont s’animer …

 

le visage ovale comme un oiseau souriant

 

des mains douces et tièdes

 

pour emprisonner ma main avec mon consentement

 

des yeux bleus comme une mer d’orage

 

avalanche d’émotions

 

quelques notes sur la cithare

 

il suffit d’ouvrir un livre d’aventures

 

pour le bonheur parfait de chacun

 

pour le bonheur parfait de chacun...

 

 

 

Collectif

 

atelier d’écriture septembre 2022

 

 

 

Voilà ce qu’est le bonheur :

 

face à l’homme de biens

 

la main sur le coeur,

 

être un homme de rien,

 

le coeur sur la main,

 

et rester le vainqueur

 

 

 

 

 

Je cueille les rêves

 

qui parfois éclosent

 

en lueurs brèves

 

pour ceux qui osent

 

 

 

soudain ils naissent

 

dans les herbages

 

qu’on leur laisse

 

à l’état sauvage

 

 

 

ils poussent ostensibles

 

quand les hommes dorment

 

les champs de l’impossible

 

les nourrissent et les forment

 

 

 

comme de vaines lucioles

 

certains sont chimères

 

et au jour s’étiolent

 

nous laissant un goût amer

 

 

 

les autres sont vivants

 

cachés sous les feuilles

 

et tout palpitants

 

quand je les cueille

 

 

 

moi je les assemble

 

en bouquets colorés

 

jusqu’à ce qu’ils semblent

 

faire partie de ma réalité

 

 

 

 

 

 

 

Instant fugace

 

au saut du lit

 

qui vous agace

 

quand le ciel pâlit

 

 

 

instant fugace

 

au soleil levant

 

rien ne se passe

 

tout fout le camp

 

 

 

instant fugace

 

comme un trou noir

 

où tout s’efface

 

même l’espoir

 

 

 

instant fugace

 

tel un éclair

 

qui vous glace

 

et vous enserre

 

 

 

instant fugace

 

où l’on perd pied

 

pris dans la nasse

 

ou le guêpier

 

 

 

instant fugace

 

resté en équilibre

 

avant que ça casse

 

et que ça vibre

 

 

 

Et puis tout passe

 

la vie reprend son cours

 

adieu l’instant fugace

 

commence un nouveau jour.

 

 

 

 

 

 

 

Grouge, mai 2022