Chacun connaît, dans sa famille ou parmi ses amis, un ancien fumeur qui, tentant désespérément d’arrêter, disait « ça va être dur, je vais souffrir, je ne crois pas que j’y arriverai… » se plaçant ainsi dans des conditions psychologiques extrêmement défavorables, et, bien évidemment, sa tentative échouait.

Pourquoi je vous dis cela ? Eh bien ! En politique, c’est un peu la même chose : on crée un Front de Gauche pour arrêter de libéraliser, et on dit « ça va être dur, il y a des différences, etc. »

Un qui a très bien réussi cela, c’est Denis Durand, économiste, dans l’huma d’hier, qui a décortiqué minutieusement toutes les différences qui nous séparent de Mélenchon.

Certaines, très techniques, seront même peu compréhensibles pour l’électeur lamda, et ce n’est pas lui faire injure.

Eh bien, oui ! Nous sommes différents, mais pourquoi passer son temps à le souligner, plutôt qu’insister sur notre volonté commune de donner un grand coup de pied dans la fourmilière libérale ?

Non, Mélenchon n’est pas le nouveau Dieu, il est humain (avant tout…) mais c’est un redoutable débatteur, déjà très populaire (60 000 exemplaires de son bouquin vendu, la barre des 10 000 lecteurs de son blog franchie, de 100 à 300 commentaires à chaque post, etc.)

Moi je veux arrêter de fumer « libéral », car le libéralisme tue. Tous ceux qui sont mes amis, pareils ou différents, mais pourvu qu’ils tirent dans le même sens, seront les bienvenus.

Cessons de nous prendre pour le nombril du monde, de tenter de prouver que c’est nous les meilleurs…

Et cessons de nous enfumer mutuellement.