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Orgueilleux j’ai voulu parader
montrer que j’ai la moelle
et fou, j’ai enfourché
les comètes et les étoiles.
Ma chevauchée éprouvante
a suscité dédain et mépris,
même un peu d’épouvante
chez ceux qui n’ont pas compris
Loin je voulais m’en aller
je n’ai fait que soubresauts
je croyais m’élever
je suis resté vermisseau.
Les étoiles qui luisaient
éclairant l’horizon
n’étaient que faibles quinquets
ou maigres lumignons
Nous ressentons des désirs
nous exprimons des souhaits
nous croyons pouvoir choisir
nous ne sommes que des jouets.
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J’étais dans un rade
un peu louche, un peu crade
d’vant un liquide ambré
qui emplissait mon verre.
Tranquille, accoudé au bar
je vis soudain entrer
la tête à l’envers
une espèce de malabar ;
il a cassé mon verre, le mec !
Ainsi a commencé mon janvier sec…
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Sortant des limbes oniriques
je bascule dans un précipice
aux orages méphitiques
serait-ce l’instant propice ?
Des couleurs éclatantes
fusent et éclaboussent
la rude paroi montante
me tirent et me poussent
J’entends des voix de chérubins
qui susurrent à mon oreille
la douceur de tous les lendemains
où luiraient de grands soleils
D’autres voix gutturales
venues en contrepoint
jurent crient et râlent
répercutées dans les coins
Je suis dans cet instant fugace
que d’aucuns nomment purgatoire
que voulez-vous donc que je fasse
sinon passer mon examen probatoire ?
Grouge janvier 2023
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Tu ne sais pas dire je t’aime
ce mot que tu retiens toujours
je le chante dans mes poèmes
pour te dire encore mon amour
Je boirai encore à tes lèvres
cet aveu que tu gardes secret
je me sens un peu mièvre
comme dessiné à la craie
Cette trace dérisoire
âme immatérielle
éphémère, provisoire
mais encore si réelle
corps disparu
amour sublimé
j’en suis féru
encore aimé
corps
encore
Grouge 26 12 2022
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Sur la route mouillée
les voitures chuintent,
la rumeur est brouillée
mais j’entends leur plainte.
Dans l’atmosphère humide
les tristes arbres effeuillés
tremblent. L’automne cupide
les a vivement dépouillés.
Sur le sol les feuilles
jonchent le trottoir,
elles portent le deuil
des arbres sans espoir.
De leurs doigts maigres
ils giflent le ciel,
ils sont la pègre,
ils sont le fiel.
à vivre, aussi acharnés,
fantômes dans l’air blême,
arbres décharnés,
vous faites carême.
Arbres qui souffrez l’hiver
vous êtes ici chez vous,
vous êtes comme les humains,
vous n’êtes rien, vous êtes tout.
Grouge, novembre 2022
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