• Inquiétude

    Le Conseil national du Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP) s’est réuni les 19 et 20 février 2011 à Paris. Il a débattu, notamment, de la situation politique à la veille des élections cantonales qui se dérouleront les 20 et 27 mars 2011. Il a, à cette occasion, adopté le communiqué suivant, que je ne suis pas loin de partager entièrement :

     

    Les élections cantonales des 20 et 27 mars prochains auraient pu être l’occasion d’un intense débat politique national. Les sujets ne manquent pas : crise systémique du capitalisme néolibéral, crise de l’euro et de l’Union européenne, affaiblissement des services publics (l’actualité porte sur l’Éducation et la Justice), démantèlement de la protection sociale (retraites, assurance-maladie, assurance-chômage, « réforme » de la dépendance…), emballement du chômage, de la précarité et de la pauvreté, spéculations sur les marchés agricoles entraînant une hausse des prix des produits de première nécessité….

    Sur ces bases, un vote politique aurait du être demandé aux citoyens, condamnant clairement les partis et personnalités coresponsables de cette situation. Il s’agit évidemment des partis au pouvoir, de l’UMP en passant par les divers groupes « centristes ». Cette condamnation devait concerner également le Parti socialiste qui a continué à apporter son soutien aux gouvernements socialistes grec, portugais et espagnol menant des plans d’austérité d’une violence inconnue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce vote, enfin, devait être un vote anti-Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international et membre du Parti socialiste, coresponsable lui aussi de l’immense régression sociale qui s’abat sur l’Union européenne.

    Évidemment les enjeux locaux devaient être partout présents dans cette campagne électorale pour mettre en échec le projet de disparition des départements, espaces de proximité nécessaires à la délibération et au débat publics. Aucun texte critique de la gestion des Conseils généraux par la droite et le Parti socialiste n’a été produit par le Front de gauche sur le plan national, montrant en particulier les limites de la gestion imposée par les directives de l’Union européenne.

    Le M’PEP attendait beaucoup du Front de gauche. Malheureusement, le Front de gauche connaît à l’échelle nationale une régression inquiétante par rapport aux deux dernières consultations électorales. Aux élections européennes de 2009 et aux élections régionales de 2010, le Front de gauche, en effet, avait pu rassembler, nationalement et dans une majorité de régions, des organisations et des personnalités bien au-delà de son périmètre. Il disposait d’éléments de programme et de quelques propositions. Malgré les difficultés, des réunions et des actions unitaires se tenaient, rassemblant les forces militantes sur le plan local dans une dynamique qui semblait prometteuse.

    Aujourd’hui, dans les faits, aucun accord politique, matérialisé par un texte, n’existe, à notre connaissance, entre les trois membres actuels du Front de gauche (PCF, PG, GU), et encore moins avec d’autres forces politiques, comme le M’PEP qui, pourtant, étaient disponibles. Ces difficultés nous conduisent à douter de la capacité du Front de gauche à construire, avec la population, un programme « partagé ». Dans certains départements, on peut observer des combinaisons douteuses entre des candidats se réclamant du Front de gauche et le Parti socialiste et Europe-Écologie, voire le MoDem.

    Nous regrettons que la direction du PCF ne semble pas vouloir ouvrir le Front de gauche à d’autres forces ni poser les véritables enjeux politiques.

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