Quand j'ai appris la mort de Thatcher, je me suis écrié –"Ah ! La salope ! Elle aurait dû crever plus tôt !"

J'ai pensé que beaucoup de mes camarades révolutionnaires avaient dû ressentir la même chose, en se souvenant de la dure répression contre les mineurs britanniques, en se rappelant l'agonie de Bobby Sands, qu'elle a laissé crever en prison…

Mais je me suis ravisé, car mes camarades ont mis de l'eau dans le vin de leurs discours. Ils ont fait la fine bouche devant le mot "salopard" décerné par le front de gauche aux 17 ministres européens qui ont décrété la mort du peuple chypriote.

Un autre de mes camarades, et non des moindres, a jugé outrancier le terme "coup de balai" pourtant utilisé dans le passé notamment par … le Parti Communiste…

Et j'ai bien vu qu'à notre époque euphémisante, qui appelle "partenaires sociaux" des adversaires de classe, ou "plan de sauvegarde de l'emploi" ce qui n'est qu'une vulgaire charrette de licenciement, il ne faisait pas bon s'indigner, comme le préconisait Stéphane Hessel, et d'utiliser des mots crus et vrais.

Et apparemment, je ne suis pas le seul, allez voir sur le site de l'Huma les commentaires à ce propos…

Néanmoins, moi je continuerai à dire des gros mots, révolution, capitalisme, marxisme, lutte de classe…