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Dans le jardin des mots
où rêveur je me balade,
j'en cueille des anormaux
ils semblent malades.
Des mots fleurissent
en bouquets flamboyants
mais d'autres dépérissent
et meurent lentement.
Ceux que le temps attaque,
ceux que le temps mutile,
n'ont pas supporté le ressac
incessant des paroles inutiles.
Voilà le mot « ESPOIR »
qui devait rallumer les étoiles
il est dans le brouillard
dépouillé jusqu'à la moëlle.
le mot « FRATERNITÉ »
n'a plus guère de sens
il est dépoli et tout mité,
ayant perdu sa puissance.
J'ai cueilli le mot « RÊVE »
qui fait chanter les lendemains,
aujourd'hui il fait la grêve,
en serrant très fort le poing.
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Bon sang ! Mais c'est de moi qu'Il parle encore ! Je dois me regarder dans le miroir : Je suis un peu illettré (j'ai quitté l 'école à 14 ans pour aller bosser) je suis alcoolo (je tiens à mon petit whisky dominical) fainéant (j'ai pris ma retraite à 58 ans par un accord d'entreprise) et en plus je suis cyniquement extrême : j'aimerais remplacer le capitalisme par un autre système économique !
Bon ! Puisque mon âme est perdue, je vais soutenir ceux qui luttent contre ce qu'Il appelle une réforme.
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gris trop luisant
l'asphalte mouillé
peau de requin blanc
serpente et fouille
éparpille les gouttes
pulvérisées incapables
de glisser sur la route
devenue improbable
c'est déjà l'automne
qui nous surprend
et nous assomme
de pluie et de vent
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Dimanche matin
route de Marsac
marche un pèlerin
lesté d'un havresac.
Venu des Pays-Bas
il se fait la belle,
avec tout son barda
il rejoins Compostelle.
Son regard brille,
pas un poil de gras
sur son torse plat
où gît une coquille.
Sur sa route initiatique
Il propose une trêve
avec son maigre viatique
dans son marche ou rêve.
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L'eau tombe du ciel
(qui tire la chasse?)
pour laver mon fiel
et ma figure lasse.
C'est un déversoir
qui libère sa flotte
et noie mon espoir
dans un bruit de chiotte.
La terre est cruelle,
elle est belle aussi.
Sa nature duelle
pourtant nous séduit.
Le soleil ou la pluie,
la pluie ou le soleil,
c'est ici mon pays
à nul autre pareil.
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